La ville minière de Potosí

Le 07 avril   Après ces trois journées de folie dans les hauts plateaux Boliviens, nous prenons en fin d’après-midi la direction de Potosi, ville située à 4h de bus d’Uyuni. Le bus ne nous coûte pas cher du tout : 100 Bolivianos pour quatre, soit 12€ ! Seuls touristes à bord, on est immergés dans l’ambiance locale : musique à fond, personnes debout dans l’allée car pas assez de place… Une petite fille se met même à dormir sur nos genoux ! La route est très belle mais on flippe un peu dans les virages : le chauffeur roule très vite et le ravin n’est pas loin !   Il fait déjà nuit quand nous arrivons à Potosi. Nous trouvons sans peine une bonne guesthouse pour se reposer : Koala Den.     LE 08-09 Avril UN PEU D’HISTOIRE…   Potosi fut au 16è et 17è siècle une des villes la plus riche du monde. Les espagnols avaient trouvé d’énormes gisements d’argent dans le « Cerro Rico », la montagne qui surplombe la ville. Le métal est exploité dans d’énormes quantités et enrichit l’Espagne. La ville devient importante et se pare de beaux bâtiments coloniaux, un hôtel de la monnaie est construit. Mais tout cela à un prix : les mineurs exploités ne vivent pas longtemps et des milliers d’esclaves y trouvent la mort.   Il est aujourd’hui possible de visiter les mines, toujours en activité (réduite) et exploitées par des milliers de mineurs. Même si les filons d’argent sont quasiment épuisés il reste quelques ressources d’étain. Un bolivien gagne d’avantage en y travaillant que le salaire moyen du pays. Des agences organisent les tours organisées qui se déroulent toujours de la même façon : on achète des bâtons de dynamite, des feuilles de coca ou de l’eau que l’on offre a des mineurs lors de la visite. On rampe ensuite pendant 2h dans les galeries (claustrophobes s’abstenir) confinées.   Nous renonçons à faire cette visite, qui est pourtant le principal attrait touristique de la ville. Par question d’étique et de respect : Les mineurs travaillent dans des conditions éprouvantes. Peu d’oxygène et chaleur étouffante, ils respirent des poussières nocives à longueur de journée. Leur espérance de vie moyenne est de quarante ans et une quinzaine d’entre-eux meurent chaque semaine… Ils ne gagnent en plus quasiment rien de ce que l’on paye à l’agence.   Nous préférons partir à la découverte de la ville qui fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Beaucoup plus traditionnel que l’Argentine, nous croisons des files d’écoliers en uniforme, des vendeuses de rue, des anciennes demeures coloniales…     Première étape, la cathédrale. L’intérieur d’architecture néoclassique est coloré et bien préservé. Des pigments naturels du Cerro Rico auraient servi pour sa restauration. Mais l’intérêt principal de la visite se situe en haut du clocher : des escaliers mènent directement aux cloches et nous pouvons contempler la ville à 360° !     Nous nous rendons ensuite sur la place centrale, la « Plaza 10 de Novembre ». Pleine de vie, elle est le lieu de rencontre de la ville pour toutes les générations.   Petit tour au « Mercado Central ». Nous achetons quelques légumes pour accompagner nos pâtes ce midi ! Dans cet endroit très traditionnel, les locaux n’aiment pas trop être dérangés par les touristes curieux. Pour preuve : on nous jette des morceaux de viande lorsque nous voulons prendre des photos des étals.     L’après-midi, direction la « Casa Nacional de Moneda ». Il s’agit du plus grand et du plus important bâtiment civil colonial des Amériques ! C’est ici que fut frappée la monnaie espagnole puis bolivienne. Elle n’est plus en activité aujourd’hui et sert de Musée de la monnaie. La visite est guidée et en français. Nous en apprenons beaucoup sur l’histoire de la ville et de la Bolivie. 3 époques sont représentées par les machines de frappe laissées telles quelles : la frappe manuelle par des esclaves ou chevaux, les machines à vapeur et enfin les machines électriques.   Il est temps de continuer notre périple après ces 2 jours de repos et d’histoire à Potosi ! Nous partons le 10 avril en direction de la ville de Sucre !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *