Après une heure de slowboat (bateau lent habituellement réservé pour la pêche) sur une mer quelque-peu agitée (le ventre de Cindy s’en souvient parfaitement), nous rejoignons l’embarcadère en bois qui mène à la plage principale.
Une étendue de sable immense, des restos/bars/boîtes/hôtels ayant presque le nez dans l’eau et une musique house assourdissante qui ne laisse présager rien de bon si on souhaite un minimum dormir… Bref, aux premiers abords, Koh Rong paraît peu accueillante pour le backpacker qui veut se la couler douce sans forcément écumer les full moon party.
Ensuite, quand on s’éloigne du brouhaha des party beach, traduisez « plages pour faire la fête et gerber son bucket dans la mer », Koh Rong nous laisse entrevoir un calme digne d’une île paradisiaque : le flot des vagues qui bercent nos oreilles, l’ombre des palmiers qui empêche les brûlures au troisième degré, une brise fine qui essaye un tant soit peu de rafraîchir nos corps transformés en merguez cambodgienne, le balancement du hamac qui fait somnoler…
Puis, après plusieurs après-midi à profiter du sable fin, d’une mer plus transparente que la transparence elle-même, des salades de fruits tropicaux et des crêpes nutella pas très locales, on commence doucement à se faire à cette vie au ralenti, ponctuée de siestes, de repas et de baignades.
Un peu plus tard, on se réveille : il est grand temps d’aller explorer les entrailles de ce bout de terre de 78km2.
Le seul et unique chemin menant à l’autre bout de l’île nécessite un trek d’environ une heure. Situé en pleine jungle, il vous faudra un peu de courage pour déplacer vos kilos de trop accumulés les jours précédents.
Vous devrez supporter la chaleur et l’humidité tropicale, le bourdonnement aigu et strident des cigales khmer qui explosent les tympans, les nombreuses racines piégeuses ainsi que la descente, périlleuse à certains endroits.
Au terme de ce micro-trek, vous êtes récompensés par une vue bétonnesque : des tracto-pelles et des ouvriers s’affairent à construire un resort et une embarcadère, négligeant au passage la faune aquatique et la protection des espèces naturelles…
Un peu plus loin, une belle plage pourra satisfaire vos envies de baignade, à condition de côtoyer tous les flemmards qui ont décidés de prendre un bateau pour rejoindre cette côte, les hélices des bateaux détruisant le peu de coraux restant par la même occasion…
Au final, pour oublier tout ça, il est temps de prendre un peu de hauteur au « Sky Bar ». Comme son nom l’indique, ce bistro fait de bois et de bambou, est perché non loin du ciel, sur une colline surplombant tous les hôtels environnants. Il offre une vue magnifique sur l’horizon.
On profite des « happy-hours » pour s’hydrater en whisky sour et autres cocktails en tout genre.
Nous « chillons » à la manière locale avec une vue imprenable sur le ciel étoilé. Et surtout, on profite du calme pour se reposer après notre rush Vietnamien.
On quitte Koh Rong avec un sentiment meilleur à l’arrivée qu’au départ. Mais comme pour l’île de Phu Quoc, il est évident qu’on se questionne sur son avenir : va-t-elle devenir un repère pour fêtards et/ou russes friqués désirant consommer l’île sans aucune conscience écologique, écrasant au passage sa beauté naturelle ?
On espère sincèrement que non.
Nous laissons Koh Rong sur une mer agitée (le ventre de Cindy s’en souvient encore plus) pour se diriger vers la capitale Cambodgienne.